Afin d’apporter des éléments de réponse à cette question qui affecte aujourd’hui fortement les secteurs d’activité susmentionné, il convient de considérer les aspects socio-économiques, culturels et les changements dans le marché du travail depuis quelques années. Cette courte étude va essayer d’aborder les enjeux auxquelles font face les acteurs de cette industrie et tentera par la suite d’examiner des solutions potentielles afin d’y remédier.
- Les facteurs socio- économiques :
- Salaire et avantages sociaux : Les emplois dans l'hôtellerie et la restauration sont malheureusement souvent associés à des salaires peu attractifs, en particulier pour les postes juniors. La rémunération est difficilement concurrentielle vis-à-vis d'autres secteurs demandant un niveau de compétence similaire. De surcroît, les avantages sociaux sont souvent moins avantageux ou absents, ce qui de facto réduit l'attrait pour ces métiers.
- Conditions de travail : Les conditions de travail sont souvent pénibles car elles impliquent de nombreuses heures debout, des horaires irréguliers et un travail très fréquemment sous pression. Ces éléments factuels donnent une image négative de ces professions. Le stress physique et psychologique détourne donc les jeunes candidats, qui valorisent de plus en plus l'équilibre entre vie professionnelle et vie personnelle. - Perspectives de carrière
- Possibilités d’évolution limitée : Il existe des opportunités de progression dans ce secteur d’activité mais néanmoins pour ceux qui sont peu ou pas diplômés elles sont extrêmement restreintes. Les jeunes travailleurs recherchent de plus en plus des carrières avec des trajectoires claires tout en ayant la possibilité d’avoir des opportunités de développement tant professionnel que personnel.
- Formation et instruction : Un accès à la formation continue ainsi qu’à une instruction professionnelle est prépondérante pour qu’une avancée dans l’attrait pour ces postes puissent évoluer. Malheureusement peu nombreux sont les employeurs qui proposent de tels formations à leurs employés. Si l’on ajoute à cela un clair manque de reconnaissance des compétences acquises sur le tas par ces jeunes employés, la mission pour attirer de nouveaux candidats devient très compliquée. - Culture de travail et image de l'industrie
- Image publique : La perception publique des métiers liés à l'hôtellerie et à la restauration comme des professions précaires avec malheureusement un faible statut social semble jouer un rôle important dans le désintérêt de la jeune génération. L'image de ces secteurs d’activité mérite d’être améliorée par des campagnes mettant en avant par exemple les réussites et les possibilités de faire une carrière enrichissante.
- Résultat de la pandémie de COVID-19 : La pandémie a touché très rudement ces secteurs d’activité entraînant de nombreuses fermetures temporaires ou permanentes, des licenciements et une grande précarité quant à la sûreté de l'emploi. Cela a indéniablement pu rebuter les jeunes d'entrer dans ces secteurs. Il semble néanmoins que cette période peu active aurait pu servir de déclencheur pour revoir le système dans son intégralité mais cela n’a généralement pas été le cas.
- Santé mentale et bien-être : L'intérêt croissant porté à la santé mentale et au bien-être dans le lieu de travail accentue l'importance de créer des environnements professionnels soutenants. Des résolutions pour atténuer le stress, stimuler les feedbacks positifs, et proposer un soutien mental peuvent rendre ces métiers plus attrayants. Il existe aujourd’hui de nombreuses solutions offertes par des psychologues du travail, des coachs ou autres prestataires.
Pour attirer et retenir les jeunes talents, les employeurs de l'hôtellerie et de la restauration se doivent d’adresser urgemment les problématiques susmentionnées et offrir des solutions afin de remédier à ce désintérêt qui risque fort de s’accroître si rien n’est entrepris rapidement.
Vous trouverez ci-dessous quelques pistes d’améliorations et de solutions potentielles qui pourraient probablement à terme donner la possibilité aux employeurs de réduire cette fracture :
- Amélioration des salaires et des conditions de travail : proposer des salaires plus compétitifs, des horaires plus souples et des avantages sociaux.
- Perspectives de progression claires : Déployer des plans de carrière individualisés.
- Formation: Mise en place d’événements de formation continue pour encourager le développement professionnel et personnel.
- Mise en valeur des métiers et réhabilitation de l'image de l'industrie : Lancer des campagnes de communication pour revaloriser ces professions.
- Appui au bien-être et à la santé mentale : Mise en place des programmes d’appui au bien-être et à la santé mentale afin de faire progresser le contentement au travail et réduire le turnover.
En conclusion, pour inverser le désamour des jeunes pour les métiers de l'hôtellerie et de la restauration, il est primordial d'aborder ces enjeux de manière exhaustive. Certes, cela nécessite des efforts importants des employeurs tant en termes d’investissements financiers que personnels. Il apparaît néanmoins évident que si ces efforts ne sont pas consentis, les employeurs pourraient se trouver à terme avec peu ou pas d’employés, un turnover important et donc dans l’incapacité de faire perdurer leur établissement.